L’envahissement de l’être
(danser avec Duras)
Danse / Mardi 10 octobre 20h  / Théâtre Saragosse
1H10 / TARIF B / CRÉATION 2023
Bord plateau à l’issue de la représentation

Le chorégraphe Thomas Lebrun met en danse les multiples facettes de Marguerite Duras dans un solo éblouissant où sa propre personnalité et celle de l’écrivaine s’entrelacent. Une performance toute en émotion, « sublime, forcément sublime » !

Thomas Lebrun est fasciné depuis longtemps par la figure débordante de Marguerite Duras, ses éclats, son humour, son engagement… et sa voix reconnaissable entre mille. Aussi, ce n’est pas par le biais de l’écriture – il avoue n’avoir jamais lu Marguerite Duras -, mais par celui de la voix qu’il pénètre en terre durassienne. Plongeant dans les archives sonores de l’INA, il imagine à partir d’interviews, de films, de chansons, un dialogue entre mouvement et parole, entre corps et réflexion. Faussement sérieux, il oscille avec grâce entre pesanteur et légèreté dans un mimétisme parfois troublant. Son corps massif se glisse dans la peau de l’écrivaine, épouse ses réparties cinglantes, ses remarques spontanées, ses fous rires, ses révoltes. Drôle et mordante, Duras est là toute entière, dans une paire de souliers dorés, dans une robe longue rouge, dans un verre de whisky, dans un geste. Avec intelligence et malice, Thomas Lebrun nous livre un double portrait élégant et terriblement émouvant.

Conception, chorégraphie et interprétation Thomas Lebrun — Création lumières Françoise Michel — Création son Maxime Fabre — Création costumes Kite Vollard — Régie générale Gérald Bouvet — Musiques Archives INA, Carlos D’Alessio, Georges Delerue, Giovanni Fusco, Fred Gouin, Jeanne Moreau, Genichiro Murakami, Maurizio Pollini, Franz Schubert, Toshiya Sukegawa, The Who, Gabriel Yared — Textes Marguerite Duras — Thomas Lebrun est directeur du Centre chorégraphique national de Tours. — Crédit photo Frédéric Iovino
PRODUCTION

Archives INA Apostrophes, diffusé sur A2 28/09/1984 (réal. Jean-Luc Leridon) ; Au cours de ces instants, diffusé sur l’ORTF 19/03/1967 (réal. José Pivin) ; Les chemins de la connaissance, diffusé sur l’ORTF 27/06/1974 (réal. Viviane Forrester) ; Atelier de création radiophonique, diffusé sur l’ORTF 12/11/1974 (réal. Georges Peyrou) ; Les après-midi de France Culture, diffusé sur RF le 20/05/1975 ; Nuits magnétiques, diffusé sur RF le 28/10/1980 (réal. Jean-Pierre Ceton) ; Le bon plaisir, diffusé sur RF le 20/10/1984 (réal. Pamela Doussaud) // Production Centre chorégraphique national de Tours // Collaboration Institut national de l’audiovisuel - INA // Le Centre chorégraphique national de Tours est subventionné par le ministère de la Culture - DGCA - DRAC Centre-Val de Loire, la Ville de Tours, le Conseil régional Centre-Val de Loire, le Conseil départemental d’Indre-et-Loire et Tours Métropole Val de Loire. L’Institut français contribue régulièrement aux tournées internationales du Centre chorégraphique national de Tours

Le chorégraphe Thomas Lebrun met en danse les multiples facettes de Marguerite Duras dans un solo éblouissant où sa propre personnalité et celle de l’écrivaine s’entrelacent. Une performance toute en émotion, « sublime, forcément sublime » !

Thomas Lebrun est fasciné depuis longtemps par la figure débordante de Marguerite Duras, ses éclats, son humour, son engagement… et sa voix reconnaissable entre mille. Aussi, ce n’est pas par le biais de l’écriture – il avoue n’avoir jamais lu Marguerite Duras -, mais par celui de la voix qu’il pénètre en terre durassienne. Plongeant dans les archives sonores de l’INA, il imagine à partir d’interviews, de films, de chansons, un dialogue entre mouvement et parole, entre corps et réflexion. Faussement sérieux, il oscille avec grâce entre pesanteur et légèreté dans un mimétisme parfois troublant. Son corps massif se glisse dans la peau de l’écrivaine, épouse ses réparties cinglantes, ses remarques spontanées, ses fous rires, ses révoltes. Drôle et mordante, Duras est là toute entière, dans une paire de souliers dorés, dans une robe longue rouge, dans un verre de whisky, dans un geste. Avec intelligence et malice, Thomas Lebrun nous livre un double portrait élégant et terriblement émouvant.

DISTRIBUTION

Conception, chorégraphie et interprétation Thomas Lebrun — Création lumières Françoise Michel — Création son Maxime Fabre — Création costumes Kite Vollard — Régie générale Gérald Bouvet — Musiques Archives INA, Carlos D’Alessio, Georges Delerue, Giovanni Fusco, Fred Gouin, Jeanne Moreau, Genichiro Murakami, Maurizio Pollini, Franz Schubert, Toshiya Sukegawa, The Who, Gabriel Yared — Textes Marguerite Duras — Thomas Lebrun est directeur du Centre chorégraphique national de Tours. — Crédit photo Frédéric Iovino

   

Thomas Lebrun
Interprète pour les chorégraphes Bernard Glandier, Daniel Larrieu, Christine Bastin, Christine Jouve ou encore Pascal Montrouge, Thomas Lebrun fonde la compagnie Illico en 2000, suite à la création du solo Cache ta joie !. Implanté en région Nord – Pas de Calais, il fut d’abord artiste associé au Vivat d’Armentières (2002-2004) avant de l’être auprès de Danse à Lille / Centre de Développement Chorégraphique (2005-2011). On prendra bien le temps d’y être, La Trêve(s), Les Soirées What You Want ?, Switch, Itinéraire d’un danseur grassouillet ou La constellation consternée sont autant de pièces que d’univers et d’esthétiques explorés, allant d’une danse exigeante et précise à une théâtralité affirmée. Par ailleurs, Thomas Lebrun a co-écrit plusieurs pièces, notamment avec Foofwa d’Imobilité (Le show / Un twomen show), Cécile Loyer (Que tal !) et Radhouane El Meddeb (Sous leurs pieds, le paradis). Il chorégraphie également pour des compagnies à l’étranger, comme le Ballet National de Liaonning en Chine (2001), le Grupo Tapias au Brésil (Année de la France au Brésil en 2009), Lora Juodkaité, danseuse et chorégraphe lituanienne (FranceDanse Vilnius 2009), 6 danseurs coréens dans le cadre d’une commande du Festival MODAFE à Séoul (FranceDanse Corée 2012), les danseurs de la compagnie Panthera à Kazan en Russie (FranceDanse Russie 2015) et la compagnie singapourienne Frontier Danceland (2017). Parallèlement, il reçoit régulièrement des commandes. En juillet 2010, il répond à celle du Festival d’Avignon et de la SACD (Les Sujets à Vif) avec la création du solo Parfois, le corps n’a pas de cœur. De même, il chorégraphie et met en scène Les Fêtes d’Hébé, de Jean-Philippe Rameau, en mars 2017 pour l’Académie de l’Opéra national de Paris, présentées à l’Auditorium de l’Opéra Bastille à Paris et au Britten Theatre de Londres. Depuis sa nomination à la direction du Centre chorégraphique national de Tours en janvier 2012, Thomas Lebrun a créé 14 pièces chorégraphiques et diffusé son répertoire en France (Théâtre national de Chaillot, Biennale de la danse de Lyon, Festival d’Avignon...) comme à l’étranger (Angleterre, Belgique, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, Croatie, Équateur, Finlande, Italie, Japon, Hong-Kong, Macao, Pays-Bas, Pérou, Russie, Suisse, Taïwan...). Pédagogue de formation, Thomas Lebrun place la transmission au cœur de sa démarche. Ainsi, il est intervenu entre autres au Centre national de la danse de Pantin et de Lyon, au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, à la Ménagerie de Verre, au Balletéatro de Porto, à la Formation du danseur interprète de Coline, au CNDC d’Angers... Depuis 2018 et en lien avec le CDCN de Guyane et Tropiques Atrium, scène nationale de la Martinique, il développe « Dansez-Croisez », un projet d’échanges et de croisements chorégraphiques avec les artistes des territoires d’Outre-mer et de la Caraïbe en métropole et intervient en Guyane, Martinique, Guadeloupe et à Cuba. En juin 2014, Thomas Lebrun a reçu le Prix Chorégraphie décerné par la SACD et, en mars 2017, a été nommé au grade de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.

Thomas Lebrun intensément Duras
Une voix reconnaissable entre mille, un style direct, une pensée claire, précise, un ton à nul autre pareil envahit le plateau, investi le moindre recoin. Duras l’éternelle est là, partout. Drôle, mordante, éclatante, elle se glisse mouvante, impalpable dans une paire de souliers dorés, dans une robe longue rouge, dans un geste, dans un verre de Whisky. Plongeant dans les archives sonores de l’INA, Thomas Lebrun imagine à travers les réparties de l’autrice, ses remarques spontanées, sans tricherie, un dialogue entre mouvement et réflexion, entre corps et musicalité d’un timbre, d’un débit si particulier.

Avec une rare intelligence, une grâce infinie, Thomas Lebrun, tel un fantôme de chair, de sang, se love dans les mots de l’écrivaine, se glisse dans les recoins de son âme, s’amuse de facéties. Fasciné autant par la femme que par l’artiste, dont il écoute régulièrement les entretiens, il semble se fondre en elle, l’habiter, sans pour autant s’effacer. Plus qu’un portrait, c’est sa relation rêvée avec Duras qu’il porte au plateau. À la manière d’un jeu de miroirs, le danseur et chorégraphe laisse transparaître en filigrane un peu de lui-même. Nouant des connivences, des complicités entre son écriture chorégraphique et la plume de la romancière, il se met à nu, ose tout et signe un solo en toute intimité, forcément jubilatoire et salvateur. Visage fermé, silhouette massive, Thomas Lebrun apparaît derrière un pendrillon, il traverse la scène. Rien de plus banal en somme. Et pourtant, il semble porter par un souffle, une légèreté saisissante. Il tend une jambe, dessine des arabesques avec ses bras, et, tout de suite, le public est transporté ailleurs, une sorte de songe où tout est exécuté avec précision, aisance et simplicité. Tel un magicien, il transforme ce qu’il touche, modifie notre perception du monde. Il fait de même avec Duras, la présente sous autre jour. Par touche, il donne envie de découvrir cette femme aux mille visages, à la fois modèle, confidente, muse et amie. Tout en délicatesse, il brosse ainsi le double portrait de deux âmes libres et engagées, qu’un lien invisible unit. Lui plus désinhibé que jamais, elle si insaisissable, si troublante que même les anti-durassiens convaincus pourraient être totalement séduits.

S’éloignant des sentiers rebattus, en un style minimaliste si cher à l’écrivaine, le danseur et chorégraphe s’affranchit des règles, des codes chorégraphiques, pour enfin être lui-même. Porté entre autres par les voix de Lonsdale, Riva, Seyrig et Moreau, sublimé par les lumières de Françoise Michel, Thomas Lebrun, espiègle, joueur, faussement sérieux, tutoie Duras, brûle les planches et s’expose dans ce pas de deux entre gestes et mots. Sublime !
L’œil d’Olivier, Olivier Frégaville-Gratian d’Amore, 28 janvier 2023.

Le ravissement de la parole - Les Grandes Heures INA - Radio France est un recueil audio regroupant un grand nombre d’interviews radiophoniques de Marguerite Duras, enregistrées sur plusieurs décennies. Elle y partage des moments de vie, son regard sur la société, des pensées sur ses films et sur ses livres, son rapport à la musique, sa vision de l’écriture et de la création. Depuis plusieurs années, j’écoute régulièrement ces récits avec lesquels je peux souvent me sentir en accord... Elle parle de l’écriture de ses livres comme j’aimerais parfois parler de l’écriture de mes pièces... mais je n’ai pas ses mots, sa réflexion, son ravissement de la parole ... J’ai mes gestes, mes pensées profondes, ma densité physique... L’émotion que me procure sa voix - la musicalité de sa voix - et le sens de ses discours est semblable à celle que je ressens quand je suis au plateau. L’envahissement de l’être... que l’on ressent lorsqu’on écrit, lorsqu’on transmet, lorsqu’on danse et qui plus est... lorsqu’on oublie que l’on danse... C’est pourquoi j’ai envie de danser avec Duras. Que je n’ai jamais lu, car je ne lis pas... mais que j’écoute comme une musique inspirante, engagée, intelligente et sensible. Que je ne connais pas mais avec qui je passe des instants intimes, comme avec une personne que j’apprécie depuis longtemps, comme une confidente. Il y a de la confidence dans ce projet. Il y a le sens que l’on donne à l’écriture, à son identité même, à son partage. Le sens d’une longue traversée que la danse permet au corps. Un corps en perpétuel changement, qui vieillit... qui cherche autrement le ravissement du geste.
Thomas Lebrun, mai 2022.

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ART ET CRÉATION DANSE